1988

En 1988, les sociétés pétrolières peinent à remplir leur engagement de mise à disposition de la section TREXA du personnel issu de leurs collaborateurs. L’automatisation grandissante des sites pétroliers a réduit drastiquement leur besoin en personnel.
La commune de Vernier est alors approchée afin que sa compagnie de sapeur pompier remplisse seule la mission. Dès le 1er janvier 1989, la compagnie de Vernier assume seule cette charge. La compagnie œuvre comme compagnie communale et compagnie d’entreprise.
Elle se doit alors d’assumer un service de piquet 24/24 pour remplir la mission « Carbura » et profite de cette disposition pour mettre en place un groupe d’intervention afin de couvrir l’ensemble de son territoire.
C’est ainsi que naît à Vernier, sans que personne ne le soupçonne, les prémisses du concept genevois SP XXI.

En 1992, l’armée renforce le parc véhicule TREXA en transférant à Vernier un véhicule de type DCH avec remorque, datant des années 1960.

En 1990, les autorités militaires décident de moderniser le train TREXA en mettant à disposition des véhicules de conception simple, et surtout avec, cette fois-ci, du matériel civilement éprouvé.

Le changement se fait alors comme suit

  • 1991 une Tonne pompe et un Pourvoyeur
  • 1996 un Poudre
  • 1997 un DCH et nouvelle remorque
  • 1998 une Tonne pompe deuxième génération.

L’acquisition de ces véhicules nécessitera un nombre considérable d’heures d’instruction afin que l’ensemble des 35 hommes formant la section TREXA se maintienne à niveau.

Dès 1999, le nouveau matériel, bien plus performant que l’ancien mais également que celui mis à disposition de la commune, est engagé dans presque tous les sinistres communaux.

Dès 2002, les autorités militaires annoncent qu’ils souhaitent se désengager totalement de leurs responsabilités concernant leurs obligations liées aux dépôts pétroliers et de transférer totalement la mission de lutte contre le feu des hydrocarbures aux autorités civiles. Toutefois, à cette époque, personne ne peut communiquer de date. Pour Vernier, ce désengagement annoncé avait de très fortes conséquences tant au travers de son organisation que dans l’émotionnel des sapeurs fortement attachés à cette unité.
En 2003, l’inauguration des nouveaux locaux du feu permet de définir un nouveau concept d’engagement. Le matériel Trexa ainsi que les hommes de cette section deviennent alors incontournables lors des interventions sur Vernier. Le concept communal mis en place en 1982 n’a plus lieu d’être.

Le 1er juin 2007, la réforme cantonale prévue au travers du projet SP XXI doit permettre d’augmenter les synergies (perdues) entre sapeurs-pompiers volontaires et professionnels.

Pour la compagnie de Vernier, cela représente concrètement, en 2007:

  • 214 interventions
  • Dont 81 effectuées de manières autonomes
  • Et 133 conjointes avec le SIS.

Le 18 juin 2007, bien que préparé à cette situation, c’est avec peine que l’état major, et plus particulièrement les cadres de la section TREXA (Plt Christian Decorvet, Sgtm Pascal Brunnschweiler et le Sgt Carmelo Mostaccio), apprennent par un banal courrier que l’armée indique sa volonté ferme de se désengager totalement de la section TREXA et demande, pour ce faire, la position de la commune en vue d’éventuelles négociations qui doivent se tenir rapidement et ce, avant le 31 octobre 2007.
Du 1er juillet au 22 juillet, en pleine période de vacances, l’état major de Vernier constitue un dossier complet et détaillé afin de permettre aux autorités communales de pouvoir connaître les conséquences de ce désengagement en terme de sécurité du territoire communale. Une séance réunissant les autorités cantonales, la direction du SIS représentée par le Lt. Col. Raymond Wicky, le commandant de Vernier Silvano Porta et son adjoint le Plt Christian Decorvet ainsi que les autorités communales représentées entre autre par le maire Thierry Apothéloz est tenue le 23 juillet.

A l’issue de cette séance, une solution commune et partagée par les pompiers de Vernier, le SIS et les autorités communales est retenue, malgré l’avis contraire du représentant cantonal. La consolidation du dossier peut alors s’effectuer en vue de la rencontre importante entre les autorités de Vernier et les autorités de l’armée qui s’est déroulée le vendredi 20 octobre 2007. A l’issu de cette séance, emplie d’émotion pour le commandant de Vernier et son adjoint, est signé un accord durement négocié.

Les hommes du feu de Vernier peuvent être fiers d’avoir maintenu au sein de la compagnie communale trois des quatre véhicules. Le véhicule poudre n’étant plus considéré comme stratégique, il est décidé de le rendre aux autorités militaires et de le remplacer rapidement
par une deuxième tonne pompe de type urbaine.
Le mardi 5 février 2008, le conseil municipal au travers son vote (22 pour, 0 contre et 12 abstentions) fera naître une nouvelle entité de défense incendie au sein de Vernier.
La volonté de l’ensemble de l’état major de Vernier maintient le nom de la section TREXA et ce malgré le désengagement des militaires.